La guerre, on ne pouvait pas dire que Kyrieh ne l'avait pas connu, bien sûre qu'elle l'avait connu ! les personnes n'ayant pas été présent pendant ce conflit ne devaient pas avoir plus de six années. Oui, six années que le monde essayait de s'en sortir. Ce n'était pas chose facile, les souvenirs restaient enracinés dans la terre comme un parasite, une sale bête restant dans le cœur blessé des gens.
Mes souvenirs remontent très loin dans le temps, non pas jusqu'à ma naissance car personne ne peut se vanter d'avoir été conscient à cette instant douloureux, mais plutôt jusqu'au jour où Mère et Père me ramenèrent à leurs maison. Je dis bien "leurs", je n'ai jamais envisagé qu'elle soit un peu la mienne. Pour tous vous dire je n'aimais pas mes parents, je leur étais reconnaissante de m'avoir donné la vie, je les aidai quand ils avaient besoin, je ne réclamai pas grand chose et la plupart du temps, j'essayai de ne pas les gêner. Mes frères ( car je n'étais seule, j'étais l'aîné d'un et la cadette de l'autre ) semblaient toujours en conflits et pourtant, leurs regards n'avaient aucune haine. Je passai ainsi mon enfance à me questionner sur ce qu'était ces sentiments que je trouvai superflu.
Adolescence, un bien triste mot à mes oreilles. Elle commence chez nous les Asura à 140 ans. Mon adolescence fut le début d'un tourment psychologique et il marcha légèrement sur la guerre, me conduisant avec une douloureuse tendresse vers l'âge adulte. Ma mère tomba malade, d'une maladie incurable qui vous tue dans quelques souffrances. Mes frères la pleuraient sans cesse, mon père lui devenait fou de me voir aussi insensible à son décès, quant à moi je restai imperturbable. Un an après que ma mère fut parti, Père alla la rejoindre, se laissant mourir de désespoir et abandonnant ainsi sa porté. Au départ j'y vis un acte de lâcheté absolu, après tout, il devait s'occuper de trois enfants, trois bouches à nourrir et à éduquer. Cependant...plus le temps passa, s'écoulant lentement, plus je découvris que c'était un acte d'amour. L'amour, savais-je seulement ce que c'était ? je suppose que non. Enfin, la guerre arriva, la vie devint un cimetière où les cadavres s'empilaient les uns sur les autres. Le passeur emmenait tellement d'âmes dans l'autre monde, parfois on se demandait si à la fin il resterait quelqu'un pour raconter tout cela et à cette pensée, on résistait encore et encore. Sur les champs de batailles, je vis mon petit frère tomber, à genoux sur le sol écarlate, il pria avant de sombrer sous les coups de l'ennemi. Mon frère ainé s'interposa entre moi et la lame d'une épée, son visage doux me disant adieux tandis que le fer le traversait. Un flot de sang ruisselait de sa plaie, de sa bouche... et un flot de larme de ses yeux. Je me surpris à la border dans ce tombeau où le combat faisait encore rage. Je me suis alors demandée ce que c'était, ce sentiment que j'éprouvais moi, ma première émotion ... la tristesse, elle entraîna ensuite le regret, le regret de ne pas les avoir aimer, eux qui avaient eu tant d'affection à mon égard et pour finir la colère. Une haine sans commune mesure. Je survécu, j'avais 190 ans à ce moment-là, survivante du patrimoine génétique de mes ancêtres, le regard changé à jamais.
Je m'appelle Aradia Kyrieh, je suis née de parents Asura que j'ai perdu avant la guerre. Pendant le conflit, Thélmis mon jeune frère décéda par une flèche dans le foie et Iscarte mon frère ainé me sauva la vie en prenant un de glaive dans l'estomac qui m'était destiné. J'ai aujourd'hui 196 ans. Je suis la dernière survivante de la famille Aradia...et d'eux...il ne me reste que mes cheveux d'une couleur argentée.
![[Asura] Kyrieh Icon_minitime](https://2img.net/i/fa/icon_minitime.gif){kind=icon}
Sam 26 Avr - 15:19